Retour sur l’intervention d’Éric Fiat – Journée Régionale CSPHF 13 décembre 2024, Lille Grand Palais – Lien vers vidéo en bas de l’article
Le 13 décembre 2024, dans l’amphithéâtre de Lille Grand Palais, la voix douce mais affirmée d’Éric Fiat a enveloppé la salle d’une émotion rare. Philosophe, professeur à l’Université Paris-Est, il était invité dans le cadre de la Journée Régionale organisée par la CSPHF pour une intervention sobrement intitulée :
« Le plus beau métier du monde«
Durant près de 30 minutes, Éric Fiat a convoqué anecdotes personnelles, souvenirs sensoriels, extraits littéraires et analyses philosophiques pour honorer les métiers du soin palliatif. Il a rappelé que, contrairement à l’idée que la mort serait un échec de la médecine, elle est en réalité l’horizon naturel de toute vie vivante.

Un hommage au cœur du métier
Dans une société tentée par la technocratie, Éric Fiat appelle à résister à la tentation de « transformer le métier en emploi », de remplacer les mots vécus par des acronymes froids, ou de croire qu’un changement de vocabulaire suffirait à modifier le réel. Il défend le soin palliatif comme un métier d’artisan, de présence, de transmission, où l’on veille, non pas par devoir seulement, mais par fidélité à une promesse faite à l’humain.
“On ne meurt pas de ce que l’on est malade, mais de ce que l’on est vivant.”
Trois repères au cœur de la pratique
1. La mort n’est pas un échec : elle est une suite logique de la vie, que les soignants accompagnent avec respect et lucidité.
2. Soigner ne suffit pas si l’on ne prend pas soin : la technique doit toujours être accompagnée d’une hospitalité du cœur, d’une « main qui veille, et d’un cœur endurant ».
3. Reconnaître les ambivalences du cœur : chez le mourant, chez les proches, comme chez les accompagnants, les émotions sont souvent contradictoires, et doivent être accueillies, non jugées.
Une invitation à ne pas céder
Enfin, Éric Fiat exhorte le monde palliatif à rester fidèle à ce qui fait son âme : la parole tenue, la promesse d’humanité, la lenteur nécessaire au soin vrai, et surtout, la transmission vivante d’un métier forgé dans l’expérience.
Un hommage vibrant, humble et nécessaire, à un métier où l’on accompagne l’ultime souffle avec la même dignité que le premier.
“Ce n’est peut-être pas le plus beau des métiers… mais c’est le plus humain.”
Vous souhaitez (re)voir l’intervention complète d’Éric Fiat ? Cliquez ci-dessous

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