Soutenu par la Coordination Soins Palliatifs Hauts-de-France (CSPHF) dans le cadre de l’appel à projets 2023, le projet Snoezelen de la Maison Médicale Jean XXIII, à Lomme, invite à soigner autrement. Par la lumière, les sons, les senteurs ou le toucher, les soignantes offrent aux patients une parenthèse sensorielle hors du temps, où le bien-être et la relation à l’autre prennent toute leur place.
Une approche basée sur les sens et la relation
Le Snoezelen n’est pas une technique, mais une véritable philosophie du soin. Plus qu’une méthode, l’approche Snoezelen est une démarche d’accompagnement, un état d’esprit, un positionnement d’écoute et d’observation, basée sur des propositions de stimulation et d’exploration sensorielles, privilégiant la notion de « prendre soin ». Cet outil médiateur est centré autour de la construction d’une sécurité psycho-corporelle, dans un cadre contenant et d’une relation individualisée.
« C’est une approche d’accompagnement fondée sur la détente, le bien-être et la relation à l’autre. On stimule les sens tout en respectant le rythme du patient », expliquent les soignantes.
Dans un environnement calme et feutré, la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût sont sollicités : lumières douces, sons apaisants, senteurs subtiles, matelas à eau vibrant au rythme d’une musique choisie. L’objectif ? Favoriser le lâcher-prise et créer un moment de présence partagée, à la fois pour le patient et pour le soignant.

Un projet soutenu et structuré par la CSPHF, grâce à l’appel à projets 2023
Dès la création de la Maison Médicale, un espace bien-être existait déjà. Mais l’équipe a rapidement ressenti le besoin d’aller plus loin.
« Tous les patients ne peuvent pas se déplacer. Certains sont trop douloureux. On voulait pouvoir aller vers eux. »
Grâce à l’appel à projets lancé en 2023 par la CSPHF, la Maison Médicale Jean XXIII a pu se doter d’un chariot Snoezelen mobile. Ce chariot permet de proposer les séances directement dans les chambres des patients, notamment en soins palliatifs.
Des effets concrets sur la douleur et l’anxiété
Les bienfaits observés sont immédiats et mesurables. Plusieurs soignantes témoignent :
« On a accompagné un patient très anxieux. Pendant la séance, sa respiration s’est apaisée et il s’est endormi. »
Une autre patiente leur a dit :
« Je ressens mon corps autrement, grâce aux vibrations du matelas à eau. »
Cette approche apaise, diminue l’anxiété et favorise la détente. Qu’elle soit utilisée avant ou après un soin complexe, elle permet aussi d’améliorer la coopération du patient et de réduire la douleur ressentie.
En outre, pour les soignantes, c’est aussi un moyen de repenser la relation au soin :
« Le Snoezelen nous permet d’avoir une autre casquette. Le patient se confie différemment, il y a une vraie rencontre. »

Une formation qui change les pratiques
Pour s’approprier cette démarche, plusieurs professionnels ont suivi une formation sur site, avec un formateur spécialisé.
« Il nous a appris à observer, à être attentives aux détails : la lumière, la respiration, le regard du patient. Il est l’acteur de la séance. »
Les mises en situation ont été déterminantes :
« Au début, on avait peur de mal faire. Le fait de pratiquer ensemble et d’être accompagnées, ça nous a beaucoup rassurées. »
Cette formation a renforcé la cohésion de l’équipe et a redonné du sens au quotidien :
« On a redonné du souffle à notre pratique. On soigne autrement. »

Un outil mobile, adaptable et porteur d’émotions
Le chariot Snoezelen a également permis d’inclure des patients en état de conscience minimale ou non répondants.
« Même chez ces patients, on observe des réactions, des émotions, parfois très touchantes. »
L’approche s’adapte à chaque situation : dans une salle dédiée ou directement au chevet du patient, dans un environnement familier et rassurant.
Les soignantes insistent sur cette dimension d’émotion partagée :
« Les émotions sont là, pour le patient comme pour nous. Parfois, une séance fait émerger de la tristesse, mais c’est libérateur. On sent que le patient est apaisé. »
Vers un espace sensoriel encore plus complet
Forte du succès du projet, l’équipe souhaite désormais améliorer l’espace Snoezelen fixe, avec de potentiels nouveaux aménagements : un plafond lumineux, un mur sensoriel et une meilleure intégration du matériel existant.
« Ce type d’approche est bénéfique à tous : enfants, personnes âgées, en situation de handicap ou en soins palliatifs. Le Snoezelen, c’est avant tout une autre manière d’être en lien. »
Le projet Snoezelen de la Maison Médicale Jean XXIII illustre ainsi comment la stimulation sensorielle peut redonner du sens, de la douceur et de la présence au coeur des soins palliatifs.
Parce que parfois, soigner, c’est simplement écouter les sens.
Maison de soins et d’accompagnements, la Maison Médicale Jean XXIII est un établissement de santé privé d’intérêt collectif certifié par la Haute Autorité de Santé. Elle accueille au sein de ses deux pôles médicaux, à la fois des patients nécessitant des Soins Médicaux et de Réadaptation (40 lits) et des patients relevant de Soins Palliatifs (20 lits).
Le Pôle « Soins Palliatifs » de la Maison Médicale Jean XXIII est composé d’une unité de Soins Palliatifs et d’une Equipe Mobile.


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