Retour sur l’intervention de Jérôme Alric – Journée Régionale CSPHF du 13 décembre 2024, Lille Grand Palais – Lien vers la vidéo en bas de l’article
Pulsion de mort, déclin psychique et éthique du soin : un éclairage essentiel
Lors de la Journée Régionale des Soins Palliatifs Hauts-de-France 2024, Jérôme Alric, psychologue clinicien, psychanalyste et formateur, a livré une intervention aussi dense que bouleversante sur la place de la pulsion de mort dans les trajectoires de fin de vie.
À partir de son ouvrage collectif La pulsion de mort dans les soins – Une face cachée de la médecine (Éditions Érès), il a ouvert un champ de réflexion rarement abordé frontalement : celui du déclin psychique irréversible que certains patients traversent en fin de vie et de la manière dont les soignants peuvent (ou non) l’accompagner.

Entre pulsion de vie et pulsion de mort : un équilibre fragile
Chaque sujet humain se construit sur une tension intérieure entre pulsion de vie (ce qui relie, crée, donne du sens) et pulsion de mort (ce qui désorganise, défait, pousse au retrait). Lorsqu’un diagnostic grave est annoncé, puis qu’une entrée en soins palliatifs se dessine, cet équilibre peut se rompre.
Face à cela, Jérôme Alric identifie quatre types de “destins psychiques” chez les patients :
- Ceux qui parviennent à se rééquilibrer et projettent encore des désirs ;
- Ceux qui demandent une aide à mourir comme ultime tentative de contrôle ;
- Ceux qui entrent dans une attente figée de la mort, bloqués dans l’angoisse ;
- Et enfin, ceux qui glissent vers une désubjectivation, une forme d’extinction psychique.
Réinventer l’éthique du soin face au déclin
Dans ce contexte, il pose une question centrale : Peut-on et doit-on toujours ramener le patient du côté de la pulsion de vie ?
Il invite les soignants à sortir d’un idéalisme parfois sur-responsabilisant, pour oser penser un accompagnement du mourir psychique, sans chercher coûte que coûte à relancer le désir.
« Il faut faire confiance aux patients, même à ce qu’ils montrent de silencieux, d’invisible, d’inconscient. »
Une réflexion d’une profondeur rare, qui bouscule autant qu’elle apaise, et qui contribue pleinement à réinterroger l’identité même des soins palliatifs.
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